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 Quelques dates...

En 1793, la très jeune république française est en guerre contre une

partie de l'Europe (coalition Angleterre, Espagne et Autriche). Mais elle doit

aussi reprendre le contrôle des villes du sud tentées par le fédéralisme :

Bordeaux, Lyon, Avignon, Marseille et Toulon qui est le port de guerre de la

France en Méditerranée. Le 19 juillet 1793, Toulon refuse d'exécuter un

décret de la Convention prescrivant le blocus naval de Marseille. A Paris, le

pouvoir exécutif juge cet acte contre-révolutionnaire et met la ville « hors-la-loi ». Après la prise de Marseille le 25 août, le général Carteaux et l'armée des Allobroges prennent position à l'ouest de Toulon, tandis que l'armée des Alpes, conduite par le Général Lapoype, s'installe à l'est. Toulon, cernée, ne peut recevoir de ravitaillement, ni par voie de terre, ni par voie de mer, les escadres anglaises et espagnoles veillant au large. La famine menace, le mécontentement populaire est à son comble, d'autant que quarante mille réfugiés fédéralistes de toute la Provence y ont trouvé refuge. Un accord avec les Anglais pour lever le blocus par mer semble la seule solution aux autorités toulonnaises qui viennent de faire proclamer Louis XVII roi. Le 29 août, la flotte anglo-espagnole entre dans la rade de Toulon. Les forts de la rade sont tous occupés. Toulon paraît imprenable. Le siège va durer quatre mois sous les ordres de Carteaux (« mauvais peintre, pire général », dira de lui

Bonaparte), puis de Dugommier. Bonaparte (« le capitaine canon », comme

le nomme Carteaux) a pris le commandement de l'artillerie en septembre et

n'a de cesse de faire renforcer les batteries en place. Après une

reconnaissance du territoire de La Seyne, à partir de la colline Caire

(aujourd'hui, celle du fort Napoléon) que les Anglais n'occupent pas encore, il

comprend que pour menacer la flotte anglaise, il faut reprendre les deux forts

situés en bord de mer sur cette commune, et pour inquiéter Toulon, il faut

investir les hauteurs de la montagne qui la domine, le Faron, dont les forts

sont occupés par les Coalisés. Ce plan est refusé par Carteaux. C'est

pourtant celui qui sera adopté 3 mois plus tard. Les troupes républicaines

s'installent à La Seyne dont les occupants sont évacués vers les communes

voisines. Les batteries des Chasse Coquins, des Hommes sans Peur et des

Jacobins bombardent pendant trois jours la position anglaise de la redoute

Mulgrave (emplacement de l'actuel fort Napoléon) qui protège les forts de

Balaguier et de l'Eguillette. Dans la nuit du 16 décembre et dans la tempête,

l'attaque est lancée simultanément vers les hauteurs du Mont Faron par les

troupes du général Lapoype et, à La Seyne, vers la Redoute Mulgrave par les

7 000 hommes emmenés par Bonaparte. Au petit matin, Bonaparte, blessé,

est maître des forts de La Seyne dont les canons pointent maintenant vers

les vaisseaux anglais et espagnols dans la rade. Au sommet du Faron, les

canons victorieux de Lapoype menacent directement la ville de Toulon. Le 18

décembre 1793, les vaisseaux des Coalisés quittent Toulon. Le 22 décembre,

Bonaparte est nommé Général de brigade.

En 1811, Bonaparte devenu Empereur se souvient de cet épisode. Il

décide, sur cette même colline Caire, de faire construire un fort militaire,

carré, bastionné, à cour centrale. La construction débute en 1812 pour

s'achever en 1821. Le fort Caire (il deviendra fort Napoléon en 1840) ne

participera jamais au moindre combat si ce n'est en 1944, lors de la

libération du territoire. Désarmé en 1973, il est revenu à la Ville de La Seyne

qui y a fait procéder à d'importants travaux de restauration pour accueillir une activité durant l’année dédiée principalement aux arts plastiques (Galerie la Tête d'obsidienne et Galeries du fort) ainsi qu'une activité musicale en été.

Le fort Napoléon aujourd'hui

La Galerie de la Tête d'obsidienne (créée en 1985 en centre-ville, puis

transférée au fort Napoléon en 1990) s'attache à montrer aux publics ce que

réalisent en matière d'art contemporain les artistes confirmés, qui ont déjà

exposé dans des structures reconnues par la profession (publiques ou privées),

sans frontière géographique, technique ou théorique et avec un univers bien

défini. Certaines expositions sont élaborées sur la base de partenariat avec

des structures privées ou publiques parfaitement introduites dans le milieu de

l'art contemporain. Les Galeries du fort sont réservées à la création régionale,

à quelques exceptions près. Comme pour la Tête d'obsidienne, les artistes

retenus doivent justifier de références diverses et proposer un projet original.

Un dispositif pédagogique envers les scolaires (les Ateliers du fort) en lien avec l'Education Nationale a également été mis en place. 

Citons quelques artistes dont les oeuvres se sont confrontées aux salles si

caractéristiques du fort Napoléon : Gérard Alary, Gilles Altieri, Colette Angelitti,Arnal, Henri Baviéra, Olivier Bernex, Jean Berthier, Sergio Birga, Olivier Blanckart, Lionel Briot, Jean-Marc Brunet, Alain Bublex, Baptiste Chave, Juan Sebastian Cifuentes Vargas, Claire Colin-Collin, Robert Combas, Bernard

Conte, Elke Daemmrich, Lynda Deleurence, Cécile Delolmo-Bernard, Jean

Deters, Laurent Dessupoiu, Richard Di Rosa, François Disle, Michel Dufresne,

Raphaël Dupouy, Erutti, Jean-Claude Fraicher, Héloïse Fricout, Gérard

Fromanger, Fabienne Frossard, Jean-Pierre Gibert, William Guidarini, Jacques

Guyomar, Jaber, Jissé, René Jobin, Anne Karthaus, Sacha Koutseff, Myriam

Labadie, Jany Laborey, Bernard Lacombe, Patrick Lacroix, François Laï,

Charles Louis La Salle, Magali Latil, Rozenn Leboucher, Marie-France Lejeune,

Charles Lopez, Catherine Marcogliese, Robert Matthey, Nelly Maurel, Philippe

Mayaux, Sophie Menuet, Olivier Millagou, Jean Miotte, Zareh Mutafian, Jean-

Christophe Molinéris, Patrick Moquet, Bernard Morteyrol, Olivier Mosset,

Patrick Moya, Frédéric Nakache, Stéphane Noël, Claude Nougaro, André

Petroff, Bernard Philippeaux, Amédée Pianfetti, Nicolas Pilard, Serge Plagnol,

Bernard Plossu, Eric Principaud, Raba, Bernard Rancillac, Fabien Rigal, René

Schlosser, David Seifert, Sylvie Sénéchal, Andres Serrano, Ian Simms, Janusz

Stéga, Vincent Tavernier, Pierre Tilman, Elio Tisi, Tomek, Julien Torres,

Blandine Trapon, Solange Triger, Olivier Turco, Pierre Zarcate... Enfin, des

associations à objectif culturel sont en convention avec la Ville et proposent leur programmation dans les salles du fort Napoléon, c'est-à-dire concerts et

ateliers de jazz, soirées lecture, expositions…

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