Né en 1962, André Cervera est rattaché à l'école de Sète même s'il ne se reconnaît pas vraiment dans le mouvement de la Figuration libre que défendent Robert Combas et les frères Di Rosa. André Cervera s'est certes imprégné de cette peinture mais il se décrit plutôt volontiers comme un électron libre qui a su se détacher de ces figures tutélaires et construire son propre univers. Les œuvres de l'artiste André Cervera, même si elles font appel à des techniques parfaitement maîtrisées, reflètent bien l'homme André Cervera, c'est à dire ce personnage curieux par dessus tout des choses de ce monde qu'il parcourt avec un bel appétit. L'Europe,l'Afrique, l'Asie avec le mystère chinois et le rêve indien sont les sources vers lesquelles il s'abreuve sans retenue. Depuis sa première exposition personnelle en 1986, de Puducherry à Shanghai et jusqu'au dernier bel événement qui s'est déroulé à Montpellier, André Cervera a toujours fait en sorte d'établir un dialogue entre sa peinture et le lieu qui l'accueillait. L'artiste a été séduit par le Fort Napoléon : sa configuration particulière, son statut de lieu de mémoire et d'histoire ainsi que sonpassé de site voué à la défense. Pour cette exposition, il propose une attaque symbolique, une attaque de la peinture, l'unique combat qu'un artiste a légitimité demener. L'événement prend le titre troublant de « Cervera attaque le fort », ses « armes » seront une série de grands formats 180 cm X 210 cm évocateurs de violence et de bataille, des rouleaux chinois (peinture sur papier) de plus de 300 cm de haut tels les gardiens du temple en l’occurrence du fort Napoléon ,une série de papiers de 60 cm x 80 cm, portraits de personnages qui constitueraient une armée et enfin un grand banquet rappelant la ripaille. Il est à noter que certaines de ces toiles seront réalisées pour l'exposition.

                                       

Jean Christophe Vila